[Introduction initialement publiée début 2017]
Cette introduction est peut être l’ultime texte que j’écrirai à propos d’hypnose et ce blog n’est pas destiné à recevoir de nouveaux articles. Il n’existe guère que pour témoigner des heures heureuses que nous avons passées à pratiquer l’hypnose, reliquat du blog de feu l’AFH.
Notre opinion – à Bruno et moi – concernant l’hypnose est très arrêtée. Il s’agit essentiellement pour nous de dissociation – plus rarement appelée désagrégation. Envisager ainsi cette pratique particulière de la transe revient à dire deux choses. Tout d’abord, que l’hypnose est un état. Ensuite, que cet état est différent de ceux d’ennui, de confusion, d’intérêt profond etc… si souvent amalgamés avec l’hypnotisation et la suggestion.
Quoique ces deux composantes de la pratique hypnotique contemporaine interagissent continuellement l’une avec l’autre lors d’une séance, nous pensons qu’il est important de les distinguer. Il est possible par une suite d’instructions de dissocier un sujet, tout comme il est possible de suggestionner ce même sujet sans nécessiter une désagrégation préalable.
Notre vision trouve son fondement dans la rigueur et la finesse d’analyse de personnages qui ont marqué l’histoire de la pratique. Notre préférence va à Milton Erickson et Pierre Janet. Le premier, chercheur et thérapeute émérite, nous a marqué par la subtilité et la pertinence de son approche de l’esprit humain. Le second, Professeur au Collège de France, a gagné notre admiration par la justesse de ses remarques concernant la psyché humaine, à une époque où la psychologie n’était que naissante.
Il est inutile ici de développer plus avant nos réflexions sur l’hypnose et son histoire. Celles-ci se révèleront au travers de nos articles, via leur fond et leur forme.
Je laisse le lecteur libre de se faire sa propre idée de la pertinence de notre vision. Je l’encourage également à la critiquer de façon argumentée et sourcée. Quant à moi, alors que le temps à ma disposition pour pratiquer l’hypnose vient à me manquer, je relirai avec un plaisir chaque fois renouvelé les bonnes anecdotes de Milton Erickson et les théories toujours plus parfaites du Professeur Janet.
Gabriel Ducrocq